Vous n’avez jamais eu à chercher bien loin pendant la
crise du coronavirus pour trouver des démonstrations de logique froide chez les investisseurs boursiers. La dernière en date est axée sur les avantages potentiels de la hausse du chômage pour les bénéfices des entreprises.
La pandémie de Covid-19 ravit les marchés boursiers
« La pandémie de Covid-19 est maintenant inversement liée aux marchés. Plus la pandémie de COVID-19 sera mauvaise, plus les marchés s’amélioreront, car la Fed apportera des mesures de relance. C’est ce qui a stimulé les marchés », a déclaré Andrew Brenner, responsable des titres à revenu fixe internationaux chez NatAlliance.
C’est un point de vue qui est de plus en plus répandu : les suppressions d’emplois préparent le terrain pour une reprise rapide des bénéfices si l’économie se redresse complètement.point 176 | C’est un grand « si », bien sûr, car toute amélioration de la rentabilité devrait compenser la demande détruite par les pertes d’emplois.point 313 |
Mais il est concevable qu’une structure de coûts allégée permette aux entreprises d’empocher davantage de bénéfices sur les ventes lorsque la croissance reprendra.point 158 | 1
Si cette théorie peut sembler sourde à la souffrance de millions d’Américains sans emploi, il existe des précédents, notamment la dernière récession, qui a précédé un marché haussier de 11 ans. La déshumanisation est déjà un récit incontournable de la reprise actuelle, dominée par des méga-entreprises à faibles actifs, optimisées par des algorithmes, qui s’envolent alors même que le virus fait chuter l’économie.
Les suppressions d’emplois facilitent une reprise rapide des bénéfices
Le stratège boursier de Morgan Stanley, Mike Wilson, a récemment émis l’idée qu’un rythme lent de réengagement pourrait stimuler l’amélioration de ce que l’on appelle le levier d’exploitation et alimenter un rebond des bénéfices plus rapide que prévu.point 323 |
La stratège de Bloomberg Intelligence, Gina Martin Adams, affirme que si les suppressions d’emplois entraînent une baisse des dépenses de consommation, elles contribuent également à faciliter une reprise rapide des bénéfices.point 208 |
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« Cela peut sembler un peu dur, mais c’est toujours ainsi en période de récession, et c’est la réalité : les entreprises réduisent leurs coûts pour sortir des récessions », a déclaré Gina Martin Adams. « La réduction des dépenses contribue à l’expansion des marges des entreprises, ce qui devrait permettre de stabiliser les perspectives de bénéfices« .
Au cours des deux cycles économiques précédents, comme l’a constaté Morgan Stanley, le bénéfice des faibles coûts d’exploitation a été un moteur plus important que les ventes dans la phase initiale des reprises.
Alors que les stratèges boursiers ne font que pointer du doigt ce genre de choses, le scénario qu’ils décrivent concorde avec certains soupçons concernant le système de valeurs de Wall Street : les riches s’enrichissent sur le dos des pauvres, et les entreprises donnent la priorité à la valeur actionnariale sur le bien-être des employés.point 306 |
Ces questions existent depuis des décennies et ont été mises en évidence lors de la pandémie Covid-19 et des manifestations pour George Floyd.point 234 | 1
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