Interrogée ce lundi sur BFMTV, l’infectiologue Karine Lacombe a confié avoir quitté les réseaux sociaux pour se concentrer sur son travail de recherche contre le
Karine Lacombe avait critiqué les méthodes de Didier Raoult
La professeure Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine de Paris, a été interrogé dans le JT de 20 heures de France 2, sur les méthodes de Didier Raoult, qui défend l’emploi de l’hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19 : «Le problème que posent les études du professeur Raoult, c’est qu’elles ont été construites à l’envers.
C’est-à-dire que plutôt que de partir d’une question de recherche qui est : « La chloroquine est-elle efficace ? », les études ont été construites en partant de l’idée préconçue que la chloroquine est efficace dans le cadre du Covid-19.
»
« Ce n’est même plus un débat médical ou scientifique, c’est devenu un débat sociétal. On a l’impression que tout le monde est devenu docteur dans son coin, sachant toujours mieux que les scientifiques….Dans une crise sanitaire telle que celle que l’on vit, qui est évidemment extrêmement anxiogène », il n’est pas étonnant de voir émerger « des théories complotistes sur les réseaux sociaux ».
Karine Lacombe mène actuellement un essai clinique nommé « Coviplasm » qui consiste en la transfusion de plasma de patients guéris du Covid-19, contenant des anticorps dirigés contre le virus, sur des patients souffrant du Covid-19.
Karine Lacombe a reçu des menaces écrites et physiques
Karine Lacombe a expliqué que la polémique autour du traitement du coronavirus l’empêchait de se concentrer sur son travail : « J’ai essayé, dans ce débat qui était très clivant, de rester sur une ligne de crête, c’est-à-dire ne pas être trop alarmiste, ni trop rassurante en apportant des éléments concrets, scientifiques, au débat.
Et bien sûr, c’est allé à l’encontre de certaines théories qui étaient propagées sur Internet.
J’ai reçu des menaces physiques, des injures. Tous les jours dans mon service, mes secrétaires et mon personnel soignant reçoivent des coups de fil anonymes et injurieux.J’ai reçu des mails extrêmement désagréables ».
? « J’ai décidé de quitter les réseaux sociaux »
Le Dr Karine Lacombe fait part des menaces écrites et physiques dont elle a été victime pic.twitter.com/yT5yAb6NTO
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« J’étais sur Twitter et j’ai désactivé mon compte parce que c’était un déversement de propos tous plus désagréables les uns que les autres . J’ai décidé de quitter complètement les réseaux sociaux, où j’essayais de faire passer de l’information objective, mais qui finalement était noyée par le flot de jugements à l’emporte-pièce », a-t-elle déploré.