Des marées « exceptionnellement » basses ont pratiquement asséché les canaux de Venise alors que deux mois plus tôt, la ville avait subi de graves inondations qui avaient causé plus d’un milliard d’euros de dégâts et laissé plus des deux tiers de la ville sous l’eau.
L’inondation s’est produite en novembre, lorsque la ville a été submergée par les plus hauts niveaux d’eau qu’elle ait connus depuis plus de 50 ans. Plusieurs monuments comme la place Saint-Marc et la basilique Saint-Marc ont alors été laissés sous l’eau.
Le maire de Venise a accusé le changement climatique d’être responsable des inondations « apocalyptiques » qui ont laissé derrière elles des « centaines de millions » d’euros de dégâts.
Mais aujourd’hui, le balancier est passé à l’autre extrême avec des gondoles et des bateaux laissés à terre alors que les canaux qui font la réputation de la ville ont été transformés en tranchées sèches et boueuses.
L’eau a plongé jusqu’à 45 centimètres sous le niveau de la mer dans l’après-midi et a rendu impossible la navigation sur certaines voies navigables.
Les médias sociaux étaient inondés de photos montrant des habitants désespérés regardant les canaux sans eau avec quelques bateaux s’enfonçant dans la boue.
Bien qu’elles ne soient pas uniques, les marées basses sont un phénomène rare dans la ville. La ville est plus habituée aux inondations, mais elles ont tout de même été prises à contre-pied par le déluge de novembre.
La basilique Saint-Marc a « subi des dommages irréparables, en particulier dans la partie inférieure des mosaïques et du carrelage », a déclaré l’archevêque de Venise Francesco Mraglia lors d’une conférence de presse.
C’était seulement la sixième fois que l’église était inondée en 1200 ans. L’eau de la place Saint-Marc adjacente était si profonde qu’un homme a même réussi à la traverser à la nage.
Les résidents locaux et les touristes ont été touchés, car les bateaux se sont échoués, les magasins et les hôtels ont été endommagés, et de nombreuses places et ruelles de Venise ont été submergées.
Le maire Luigi Brugnaro a déclaré que les inondations étaient « le résultat du changement climatique » et a mis en garde contre les dégâts massifs lorsque les eaux ont atteint une hauteur de près de 1,88 m, soit 10 cm de moins que le record de 1,98 m établi en 1966.
Les Vénitiens ont exprimé leur colère face au fait que la corruption qui a entraîné des retards dans la construction d’une barrière de protection contre les inondations, prévue de longue date.
Un homme de 70 ans a été électrocuté sur l’île barrière de Pellestrina lorsque de l’eau est entrée dans sa maison. La ville a également enregistré un autre décès.
S’adressant aux médias italiens, Luca Zaia, le premier ministre de la région de Vénétie, a déclaré que la ville était « confrontée à une dévastation totale et apocalyptique ».
Il a ajouté : « Je n’exagère pas – 80 % de la ville est sous l’eau, les dégâts sont inimaginables ».
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