L’affaire a fait grand bruit.
Arthur Aumoite, 25 ans, était en train de faire ses courses avec un ami dans un magasin Monoprix de Marseille. Malvoyant, il était également accompagné de son chien guide. C’est alors qu’un homme se présentant comme le directeur du magasin l’a interpelé pour lui annoncer qu’il ne pouvait l’accepter à cause de son chien, « pour des raisons d’hygiène ».
Dans la vidéo qu’il a posté sur Youtube de l’incident, le jeune homme écrit : « Loya, mon chien-guide, m’aide dans tous mes déplacement, en train, en avion, à l’hôpital, pour aller travailler, ou simplement pour aller faire des courses… » Pourtant, en ce jour de septembre 2018, un ami du garçon filme un vif échange qui a eu lieu entre lui et le directeur du Monoprix où les amis faisaient leurs courses.
Arthur tente bien d’expliquer à l’homme qu’il est dans son bon droit, ce dernier ne veut rien entendre, et ne daigne même pas lire le papier que lui tend Arthur.
En effet, selon un loi de 1987, « l’accès aux transports, aux lieux ouverts au public, ainsi qu’à ceux permettant une activité professionnelle, formatrice ou éducative est autorisé aux chiens guides d’aveugle ou d’assistance accompagnant les personnes titulaires de la carte « mobilité inclusion » portant les mentions « invalidité » et « priorité » […] ou la personne chargée de leur éducation pendant toute leur période de formation ».
Quand son ami interpelle le directeur en lui demandant s’il irait aussi « renverser le fauteuil d’un handicapé », celui-ci pointe du doigt Arthur en disant : « Handicapé en quoi?! » Le directeur conduit alors de force Arthur et Loya hors du magasin, les expulsant sans ménagement. Il s’excusera quelques instant plus tard, après avoir reçu un appel de la police lui informant que ce qu’il venait de faire était illégal.
« La situation d’Arthur n’est pas isolée, […] c’est même un peu trop fréquent » affirme Fabien Reyre de l’École des chiens guides de Paris à France Diversité Média. « Nos maîtres de chiens-guides se voient régulièrement refuser l’accès dans certains lieux publiques, la plupart de temps dans les commerces ou dans les transports.
» Espérons que l’histoire d’Arthur changera ce triste constat.