Des associations de lutte contre la pauvreté se mobilisent pour faire entendre la voix de ceux qui sont lex plus fragiles socialement.
C’est le cas du Secours catholique qui lance une campagne baptisée « Pour que comptent les voix des plus démunis » à l’occasion des municipales et qui publie ce jeudi, un sondage IFOP sur la perception qu’ont les maires de l’exclusion et de la précarité dans leur commune.
Des maires qui perçoivent la précarité dans leur commune
Selon le sondage IFOP commandé par le Secours Catholique, seulement 9 % des maires considèrent qu’il y a un grand nombre de personnes en situation de précarité dans leur commune.
Soit la moitié du chiffre recueilli en 2014.les pauvres, qui ont tendance à s’enfermer et se cacher, sont peu visibles.
« Ce ressenti ne correspond ni aux chiffres de l’Insee, ni aux observations du Secours Catholique sur le terrain. Peut-être parce queEt dans les petites communes, la frontière entre les populations aux revenus modestes, comme les agriculteurs par exemple, et les populations les plus pauvres peut être difficile à percevoir », analyse Véronique Fayet, présidente du Secours catholique France.
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« Une majorité de maires perçoit la forte progression de la pauvreté chez les seniors, les femmes seules et les enfants et les chômeurs. Mais pas celle des SDF », renchérit Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP.Des maires pourtant impuissants face à la précarité
Une majorité de maires, 59 %, se dit capable de venir en aide aux personnes âgées.
Pour autant, ils se sentent bien plus impuissants pour ce qui est d’aider les plus démunis.
Ainsi, 74 % des maires déclarent qu’ils ne peuvent pas venir en aide aux chômeurs, 69 % aux migrants, 60 % aux mal logés. Un sentiment encore plus fort chez les maires des petites communes, les plus touchés par le manque de moyens.« Il faut se rappeler qu’entre 2012 et 2018, les collectivités territoriales ont subi une baisse drastique de leurs dotations.
Et même si elles se sont stabilisées depuis, leur niveau reste bas », estime Cédric Szabo, directeur de l’Association des maires ruraux de France.« Ce sentiment d’impuissance des maires est compréhensible, d’autant qu’ils n’ont pas de prise sur le contexte économique ou la faiblesse du revenu des ménages. Et qu’ils partagent certaines compétences avec le département ou la préfecture », complète Jérôme Fourquet.
Faut-il baisser les bras pour autant ? « Non, car les maires ont entre leurs mains des moyens qui leur permettraient d’en faire davantage pour les plus modestes », estime la présidente du Secours catholique France.
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