Les salariés de la raffinerie de Grandpuits située au Sud-Est de Paris en Ile-de-France poursuivent la grève contre la
réforme des retraites. Mais le groupe pétrolier Total tient à rassurer la population sur une éventuelle pénurie.
L’unique raffinerie d’Ile-de-France est en grève
La CGT a appelé à un blocage de toutes les raffineries françaises du groupe pétrolier Total entre le 7 et le 10 janvier. Lundi 6 janvier, les salariés de la raffinerie de Grandpuits, l’unique raffinerie en Ile-de-France, ont voté en assemblée générale la poursuite du mouvement de grève contre la réforme des retraites.
La raffinerie de Grandpuits tourne au ralenti depuis la grève du 5 décembre mais cette fois-ci les salariés vont bloquer pendant 4 jours tout produit qui sortirait de la raffinerie.
Paul Feltmann, ouvrier sur le site de Grandpuits et élu au Comité social et économique (CSE), a déclaré au HuffPost «qu’aucune raffinerie ne ravitaillera les dépôts ou les stations-service» du moins jusqu’à vendredi.
Marin Guillotin, un responsable syndical de Force ouvrière, a ajouté : «C’est un ras-le-bol. Les gens veulent une retraite en bonne santé après avoir travaillé toute une vie» concernant le projet du gouvernement de reculer l’âge de départ à la retraite. Il regrette également la suppression du risque chimique du compte pénibilité en 2017.
Suite à l’appel de la CGT de bloquer toutes les installations pétrolières (raffineries, terminaux pétroliers, dépôts) dans le but de faire retirer le projet de réforme des retraites, le délégué syndical central chez Total a confirmé à l’AFP lundi que «sept raffineries sur huit» seront en grève à partir du 7 janvier pendant 96h.
Aucune pénurie annoncée malgré la grève des raffineries
Toutefois, Total a tenu à rassurer la population en disant qu’il n’y aurait pas de pénurie de carburant.
Le groupe pétrolier Total a déclaré dans un communiqué : «Il n’y a pas d’inquiétude pour l’approvisionnement et aucun risque de pénurie au sein du réseau de stations-service Total» affirmant qu’il était «parfaitement préparé».
Il indique également dans le communiqué «qu’à ce jour, les quatre raffineries du groupe Total de Donges, Feyzin, Normandie et Grandpuits et la bio-raffinerie de la Mède fonctionnent et produisent». Même si les grévistes comptent empêcher tout chargement de quitter les raffineries, celles-ci utiliseront leurs capacités de stockage pour poursuivre la production.
Sur les huit raffineries françaises (en comptant la bio-raffinerie de La Mède), cinq dépendent du groupe Total, deux d’Esso (Exxon-Mobil) et une de Petroineos (celle de Lavera dans les Bouches-du-Rhône).
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a confié ses craintes sur France Inter : «Le principal risque, c’est que les consommateurs se ruent sur les pompes, fassent des stocks et conduisent à la pénurie».
Jean-Luc Mélenchon, président du groupe LFI, a rendu visite aux grévistes de l’unique raffinerie d’Ile-de-France, à Grandpuits, et a déclaré qu’il souhaitait qu’Emmanuel Macron abandonne le projet sur la réforme des retraites.
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