Télévision, téléphone portable, tablette tactile, ordinateur, console de jeux… Les écrans sont partout dans notre quotidien.
Cependant, les petits enfants, qui sont alors en plein développement de leurs capacités cognitives et physiques, sont terriblement sensibles. Une surexposition ou seulement une simple utilisation des écrans peut alors avoir des effets destructeurs sur leur équilibre émotionnel, leur métabolisme, et même leur comportement social.
L’omniprésence du numérique dans notre société peut provoquer de gros dommages, et surtout chez les plus jeunes enfants. Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, qui s’est vu doté par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, d’une mission de réflexion dans le cadre des Assises de l’école maternelle, en connait un rayon.
Il recommande aux parents d’éviter que leurs enfants ne s’exposent à ces technologies qui les « hypnotisent » et les rendent « addicts en quelques jours ». Le professionnel de santé a par exemple les smartphones en ligne de mire. D’après lui, le téléphone portable« altère le développement cérébral » des petits enfants, qui sont particulièrement fragiles.
Un smartphone ou un écran n’établit pas d’interaction.
Mon écran d’ordinateur ne m’a jamais souri. Or, un enfant ou un bébé a besoin de sentir l’autre. Il a besoin d’apprendre à décoder ces gestes, ces mimiques, pour se synchroniser avec l’autre.
S’il y a trop d’écrans, il n’apprend pas les interactions, il a un trouble de l’empathie donc il est soumis à ses pulsions. Comme on le voit aujourd’hui chez beaucoup d’adolescents, garçons et filles, qui ne contrôlent pas leurs émotions et qui passent à l’acte ou bien contre eux-mêmes ou bien contre les autres.
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Boris Cyrulnik recommande ainsi de privilégier l’humain et le contact réel.
Cette frénésie numérique affecte également les résultats scolaires, la concentration, le goût de l’effort, le langage, ou encore la vue.
D’après une recherche de l’université de Toronto publiée en mai 2017, plus un enfant passe de temps devant les écrans, plus il a de retard dans l’apprentissage du langage.Sur près de 900 enfants âgés de 6 mois à 2 ans et suivis entre 2011 et 2015, les scientifiques ont observé un risque accru de 49 % de retard de la parole pour chaque demi-heure quotidienne d’exposition.