Widline Pyrame, de Boston, Massachusetts, était très gênée par son apparence.
Elle a grandi en Haïti avant de s’installer à Boston en 2002. En voyant les cheveux lisses des mannequins dans les magazines et sur les poupées, elle a pensé que quelque chose n’allait pas avec ses cheveux qui étaient crépus.
Elle était tellement obsédée par ses cheveux qu’à l’âge de neuf ans, elle a abusé de tous les produits de défrisage de sa mère pour essayer de rendre lisse ses cheveux, mais elle a seulement réussi à devenir chauve par accident à la place.
Maintenant âgée de 30 ans, elle crée des poupées afro pour aider les filles noires à accepter et à aimer leur apparence.
Elle dit : » J’ai lutté avec mon estime de moi et ma confiance en moi quand j’étais enfant. »
« Je pensais que je n’étais pas assez belle à cause de ma peau foncée et de la texture de mes cheveux, ce qui m’a amenée à vouloir des cheveux raides – tout comme dans les magazines – alors je ressemblerai plus aux poupées, avec des cheveux lisses. »
« J’ai utilisé les produits de ma mère partout sur mes cheveux, en espérant qu’ils seraient soyeux et doux. Au lieu de cela, tout est tombé, et elle était furieuse ! »
Mais son regard a changé un jour quand son oncle lui a acheté une poupée noire à partager avec sa sœur Youselord.
Elle a ajouté : « Un jour, mon oncle nous a acheté une poupée noire à partager. Nous étions si choqués de voir qu’il en existait que nous l’avons regardée avec étonnement. »
Sa formation pour devenir travailleuse sociale lui a permis de découvrir des concepts tels que l’autosoin et l’amour de soi. Cela l’a convaincue de trouver un moyen d’aider les jeunes filles noires à éviter les embûches qu’elle a subies quand elle était enfant.
Rétrospectivement, réalisant l’impact positif du cadeau de son oncle sur elle et sa sœur, elle a décidé de créer sa propre gamme de poupées noires, chacune portant une somptueuse coupe afro.
Elle explique : « Quand les enfants jouent, ils veulent voir quelque chose qui les représente. »
« Je crois que les petites filles qui voient des poupées qui leur ressemblent aideraient à faire face à la pression du blanchiment de la peau – qui implique l’utilisation d’une crème cosmétique ou d’une procédure pour éclaircir la peau – et la pression pour changer la texture de leurs cheveux. »
« De nombreux enfants, de l’Inde à la République dominicaine, voient d’un mauvais œil une peau plus foncée. Nous avons besoin de plus de diversité et de prise de conscience dans nos premières années pour savoir qu’il n’y a rien de mal à avoir des tons de peau différents. »
Widline prend jusqu’à une semaine pour concevoir les poupées et leurs vêtements avant de les faire confectionner par une couturière en Floride.
Des créations culturelles africaines et haïtiennes inspirent ses créations et chacune des poupées porte des robes traditionnelles. Les poupées sont vendues en ligne pour une moyenne de 27 €.
La nièce de Widline est l’une des plus grandes fans de ses poupées et adore en recevoir une en cadeau.
Widline a dit : « Ses yeux s’illuminent quand je lui donne, c’est magique. Cela me rappelle que nous devons aimer notre singularité. »
« J’ai actuellement quatre poupées différentes en vente. La première est Kenara, une fille haïtienne qui célèbre le drapeau et le patrimoine national. »
« Malikalia est une poupée africaine, dont le nom signifie ange. Adelaida est une fille bi-raciale qui représente les différentes origines des filles noires, et Nevah est une autre poupée haïtienne qui adore célébrer la fête de l’indépendance haïtienne le 1er janvier car il a été le premier pays noir à obtenir son indépendance. »
Bien que les poupées de Widline soient actuellement très personnelles, elle espère s’en inspirer pour créer des poupées sur mesure pour ses clients.
Elle explique : « Ce serait un rêve pour moi d’apprendre à coudre les robes moi-même et de voir mes clientes obtenir le style exact qu’elles veulent. »
« Cela signifierait beaucoup pour mes clients et leurs enfants de se sentir représentés – même si cela signifie simplement voir des couleurs de peau, des vêtements et une texture de cheveux différents. »
« Je veux qu’ils se sentent enfin visibles, confortables et uniques. »
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