La colère de François Ruffin était, plus que palpable, véhémente au micro de l’Assemblée Générale.
Son discours s’adressait aux députés LREM suite à leur rejet d’une proposition de loi déposée par Aurélien Pradié, député Les Républicains de la 1ère circonscription du Lot. Celle-ci prévoyait d’améliorer l’inclusion des élèves en situation de handicap.
« En une décennie, le nombre d’élèves en situation de handicap a triplé, passant de 100 000 en 2006 à 320 000 en 2017 » débute cette proposition signée Aurélien Pradié.
« C’est au sein de l’école que se construisent les citoyens qu’ils seront demain.
L’inclusion des enfants en situation de handicap est une chance pour toutes celles et ceux qui les côtoieront, les accompagneront, les comprendront et les regarderont comme des camarades, peut‐être différents mais égaux et enrichissants.» Le texte pointe du doigt « une faiblesse : l’accompagnement humain de ces enfants, trop souvent empêchés de suivre une scolarité bénéfique par manque d’une aide humaine stable, présente, formée et décloisonnée.
»Aussi, la proposition souhaitait, entre autre, créer un statut « d’aidant à l’inclusion scolaire » et mettre en place une formation reconnue par l’État.
La France Insoumise, le parti de François Ruffin, avait soutenu le projet.
La proposition a cependant été rejetée par les députés LREM. Il a alors souhaité s’adresser à eux personnellement :« Chers collègues Marcheurs, je vous le demande avec solennité : vous n’avez pas honte ? »débute-t-il.
« Nous avons dans le pays […] des milliers de femmes qui accompagnent des enfants handicapés dans les écoles.
Pour ce métier elles sont sous-payées : 600€, 700€ […] avec des contrats très précaires. » Il rappelle alors que la majorité n’a apporté aucune proposition de loi pour changer cette réalité : « Vous êtes 300 et vous n’avez même pas participé aux échanges.[…] Vous vous êtes contentés de voter contre, de lever la main en cadence comme des Playmobil.
»« Pour les enfants handicapés, leurs accompagnants, j’espère que le pays ne vous le pardonnera pas. Nous demandons un scrutin public ! Les noms publiés ! Ils circuleront à travers la France. Et ce vote, j’en suis convaincu, vous collera à la peau comme une infamie. » Peu de temps après son discours, François Ruffin a en effet publié sur Internet la liste des députés ayant votés contre cette proposition, avant de demander aux citoyens de la partager.
Cela a fait réagir Anne-Christine Lang, députée LREM de la 10e circonscription de Paris, qui a parlé là de « méthodes de voyous » : « C’est quoi l’idée ? Qu’ils soient insultés, agressés, violentés ? » a-t-elle demandé.
Ruffin lui a alors répondu sur Twitter : « Ça s’appelle faire vivre la démocratie. Si vous souhaitez que vos votes, vos propositions, vos discours restent cachés, il fallait rentrer dans un conseil d’administration d’une grande entreprise. Ici, c’est l’Assemblée. Même si souvent, vous confondez. »