Le nouveau Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) a considéré dans son tout premier avis publié mardi qu’
Apolline de Malherbe, journaliste de BFMTV avait fait preuve de «partialité» dans un entretien avec l’avocat Juan Branco.
Le Conseil de déontologie journalistique a rendu son premier avis
Le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM), indépendant vis-à-vis de l’Etat, composé de 47 « représentants des journalistes, des éditeurs et des publics » et présidé par l’historien des médias Patrick Eveno, indique avoir reçu 63 saisines depuis le début de l’année, au sujet de 31 articles ou émissions – en effet, pas moins de 23 personnes ont saisi le Conseil au sujet de l’entretien de Juan Branco par la journaliste de BFMTV Apolline de Malherbe.
Le CDJM a été fondé après des années de débats sur la défiance grandissante des citoyens envers les médias. Sur le modèle d’institutions semblables en Europe, il réunit des représentants de la profession, des médias, des écoles de journalisme et des associations de lecteurs.
Apolline de Malherbe aurait manqué de partialité face à l’avocat Juan Branco
Les saisines du Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) concernent notamment la dernière phrase prononcée par la journaliste Apolline de Malherbe, à la fin de l’entretien avec l’avocat Juan Branco au sujet de l’affaire Benjamin Griveaux : «plus on vous entend et plus on se demande si Piotr Pavlenski n’est pas que l’exécutant et vous le manipulateur».
Rappelons que Piotr Pavlenski, est l’«artiste» russe qui était au cœur du scandale des vidéos à caractère sexuel, dont la publication avait poussé Benjamin Griveaux à renoncer à sa candidature à la mairie de Paris.
Le CDJM a estimé que ces saisines étaient «partiellement fondées».
Selon le Conseil, «l’ensemble de l’entretien avec M. Juan Branco témoigne d’une partialité envers l’interviewé qui dépasse la liberté d’investigation journalistique, et la dernière phrase prononcée par Mme Apolline de Malherbe ne respecte pas les règles déontologiques concernant les accusations sans preuve et le défaut d’offre de réplique».Le CDJM précise que «les entretiens journalistiques ne sont pas des interrogatoires policiers.
Or, dans le cas présent, la sélection des faits invoqués par la journaliste, sa manière de poser des questions, le choix des termes qu’elle utilise (‘instigateur’, ‘manipulateur’…), sa propension à impliquer à tout prix l’avocat dans la commission des faits reprochés à son client contredisent l’exigence d’impartialité».Toutefois, même si la saisine a été déclarée « partiellement fondée », BFMTV n’a pas jugé utile de répondre au courrier du Conseil envoyé le 10 mars, et qu’aucune conséquence concrète n’est annoncée.