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Le couple qui avait contraint une infirmière et sa famille à quitter leur logement pendant le confinement a été relaxé

Image de iStock/JanPietruszka


Fin mars, en plein coeur du confinement, un couple de propriétaires a obligé leurs locataires, une infirmière anesthésiste au bloc opératoire qui travaille à l’hôpital Lapeyronie à Montpellier, et sa famille à quitter leur logement.

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Ce lundi 29 juin, le couple de retraités, âgés de 76 et 81 ans, a été jugé devant le tribunal correctionnel de Montpellier. Le journal Le Parisien précise qu’ils étaient poursuivis pour « emploi de voies de fait ou contrainte pour forcer des personnes à quitter leur lieu d’habitation« , « harcèlement moral », « atteintes à l’intimité de la vie privée », et « dégradations volontaires légères ».

Au mois d’avril dernier, France Info indiquait que les propriétaires qui expulsaient des soignants de leurs logements pendant le confinement risquaient 3 ans de prison et 30 000 euros d’amende.

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Le couple de propriétaires a été relaxé par le tribunal

 

Lors du jugement, ce lundi 29 juin, le couple a été relaxé de tous les faits présentés contre eux à l’exception des dommages sur l’enceinte hi-fi.

Les deux propriétaires avaient pourtant eu des mots très durs envers leur locataire infirmière, tels que: « On s’en fout que vous attrapiez le virus et que vous mourriez avec, du moment que vous mourrez pas chez nous ».point 391 |

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Le couple de retraités avait également multiplié les coups bas pour contraindre la famille à partir du logement comme couper l’eau chaude, le chauffage, l’antenne de la télévision, et faire beaucoup de bruit au réveil.point 205 | 1

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Cependant, pour le tribunal cela n’a pas suffit pour condamner les deux propriétaires car il n’y a pas de véritable preuve que la locataire s’est faite chasser de son appartement à cause du fait qu’elle est infirmière et devait travailler pendant le pic de l’épidémie du Covid-19.

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Interrogée à la barre du tribunal correctionnel de Montpellier, la retraitée septuagénaire s’est défendue en référant au contrat de location signé qui stipule qu’il s’agit d’un logement pour deux personnes et pas d’animaux, a rapporté Le Parisien.

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Pendant le confinement, l’infirmière, Mélina, avait pris soin de s’isoler seule dans l’appartement de sa fille et de sa petite-fille, proche de l’hôpital. Tandis que ces dernières étaient confinées avec son compagnon, sa mère, souffrant d’une maladie pulmonaire, et un épagneul breton, dans l’appartement de location. La propriétaire n’a fait que rappeler le contrat de location.

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L’infirmière n’en revient pas du jugement

 

« Ce jugement me laisse bouche bée. Cela signifie qu’en cas de reconfinement, des propriétaires pourront alors harceler des locataires pour les faire partir », a déclaré l’infirmière au Parisien après l’audience qui se tenait ce lundi.

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Le 31 mars dernier, après avoir été chassée de son appartement, Mélina avait été contrainte de ramener sa mère à la maison de retraite et cette dernière n’avait « pas le droit de quitter sa chambre ». L’infirmière avait rendu son appartement à sa fille et sa petite-fille car elle a pu bénéficier d’un Airbnb gratuit. Son compagnon a quant à lui été obligé de retourner vivre avec ses parents.

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Mélina a confié au Parisien que ce déménagement précipité était le « pire moment de mon engagement professionnel de toute ma vie d’anesthésiste ».

 

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