Le personnel d’une prison privée de Birmingham, l’une des plus grandes prisons de Grande-Bretagne, a perdu le contrôle, ce qui a permis aux détenus de prendre la relève, d’intimider le personnel, de commettre des agressions et de consommer ouvertement de la drogue.
La prison de Birmingham, qui est gérée par G4S dans le cadre d’un contrat privé de 40 millions de dollars, a été laissée dans un état de crise dramatique où les prisonniers couraient partout librement et où le personnel s’est enfermé dans les bureaux par crainte de subir des abus.
Après les conclusions de Peter Clarke l’inspecteur en chef des prisons, le secrétaire à la Justice David Gauke a essayé de remettre la prison sous contrôle gouvernemental même si ce n’était que pour 6 mois.
Bien qu’un nouveau gouverneur ait été nommé et que du personnel supplémentaire soit venu en renfort, l’état dans lequel se trouvait la prison suscite de grandes inquiétudes tant pour le public que pour le gouvernement.
Dans son rapport, l’inspecteur Clarke a souligné plusieurs problèmes majeurs qui ont mené à « l’état de crise » de la prison. Certains d’entre eux incluent :
- Les criminels pouvaient faire ce qu’ils voulaient en « quasi impunité ».point 234 |
ADVERTISEMENT - Les détenus étaient violents et intimidaient le personnel sans aucune conséquence.point 75 |
- Les règles étaient « régulièrement ignorées », avec un « manque d’ordre général » évident.point 177 |
- Les membres du personnel refusaient de patrouiller et avaient peur de se présenter dans les aires communes.point 269 |
ADVERTISEMENT - La drogue a été consommée ouvertement et les agents de sécurité n’ont rien fait à ce sujet.point 87 |
- Le trafic de substances illicites n’était pas rare.point 138 |
- Il y avait 50 personnes à risque élevé qui devaient être libérées sans que la prison ne fasse quoi que ce soit pour protéger le public de leurs actions potentielles après leur libération.point 302 |
ADVERTISEMENT - La prison était sale, infestée de cafards et de rats, et pleine de vomi et de sang.point 69 |
point 69 |
« Tout au long de notre enquête, nous avons observé une prison où le contrôle était précaire […] le personnel de section ne savait souvent pas où se trouvaient leurs prisonniers à un moment donné. »
« Il y avait un manque général d’ordre dans certaines sections et les déplacements des prisonniers d’un endroit à l’autre à l’intérieur de la prison n’étaient pas suffisamment contrôlés « , peut-on lire dans une partie du rapport de Clarke.
« Lorsque les inspecteurs ont soulevé le fait que les drogues étaient clairement fumées dans une section, le personnel a réagi en haussant les épaules. »
« Nous avons vu des détenus mal se comporter ou intimider le personnel et d’autres détenus sans contestation et le personnel n’a pas réussi à maintenir les normes, même les plus élémentaires. »
« Il était souvent difficile de trouver des officiers, bien que nous en ayons trouvé qui dormaient pendant les périodes d’enfermement des prisonniers. À plus d’une occasion, nous avons trouvé des groupes d’employés qui s’étaient enfermés dans leurs bureaux. »
L’inspecteur Clarke a été contrarié par ces conclusions et a même laissé entendre que les ministres n’avaient pas fait leur devoir.
« Comment se fait-il qu’en 18 mois, une prison qui est censée être gérée sous les auspices d’un contrat étroitement géré a pu se détériorer ? »
« Il y a des fonctionnaires du ministère de la Justice sur place en permanence, et pourtant il semble qu’il y ait eu une certaine inertie institutionnelle qui a permis à cette prison de se détériorer et d’être dans un état totalement inacceptable. »
Lorsqu’on lui a demandé s’il croyait que le Ministre de la Justice avait échoué ou non, l’inspecteur a répondu :
« Je pense que c’est la seule conclusion raisonnable que l’on peut tirer. »
« On ne peut pas dire que la seule fois qu’une action urgente est prise pour restaurer la décence dans une prison, c’est quand un rapport d’inspection est publié, quelqu’un n’a pas fait son devoir non ? »
Après que Clarke eut émis une » notification urgente « , le ministre des Prisons Rory Stewart, a répondu.
« Ce que nous avons vu à Birmingham est inacceptable et il est devenu évident qu’une action drastique est nécessaire pour apporter les améliorations dont nous avons besoin. »
Le directeur général de G4S Jerry Petherick a ajouté que « HMP Birmingham est une prison de détention provisoire du centre-ville qui fait face à des défis exceptionnels, notamment des niveaux de plus en plus élevés de violence des détenus envers le personnel et leurs codétenus. »
« Le bien-être et la sécurité des détenus et du personnel pénitentiaire sont notre principale priorité et nous sommes heureux de cette période d’adaptation de six mois et de la possibilité de travailler avec le ministère de la Justice pour régler d’urgence les problèmes auxquels la prison est confrontée ».
Le ministre des Prisons Rory Stewart a également participé à l’émission Good Morning Britain dans laquelle Jeremy Kyle a interrogé le ministre sur les questions relatives à la prison en question.
« Alors vous avez raison, c’est absolument choquant. Je me suis rendu sur place la semaine dernière et j’ai pu constater par moi-même, de même que l’inspecteur en chef des prisons et le secrétaire d’État. »
« Les deux principaux facteurs de cette situation sont qu’il y a eu une émeute à la prison de Birmingham il y a 18 mois et qu’ils ne s’en sont jamais vraiment remis. Ils ont amené une nouvelle équipe et ont essayé de stabiliser la prison. »
« L’autre chose avec l’émeute, ce sont les nouvelles substances psychoactives, de nouveaux types de drogues qui causent des problèmes « , a-t-il dit.
L’animatrice Kate Garraway a également mentionné que l’ex-membre d’un gang qui a participé à l’émission ce matin-là a également déclaré que » les prisons ne sont plus aussi dissuasives qu’avant « .
Le ministre a répondu en disant :
« C’est horrible à entendre. »
« Les prisons sont des environnements très difficiles. La prison n’est pas un endroit confortable où aller. »
« Mais il y a des gens dans ce pays qui viennent de milieux tellement difficiles qu’ils ne trouvent pas la prison aussi dissuasive qu’elle devrait l’être. »
« Et c’est pourquoi nous devons travailler avec eux de toutes les façons possibles pour changer leur vie, parce que c’est ainsi que nous allons protéger le public. »
« C’est de l’éducation, c’est du travail, mais il y a un élément de punition qui doit être abordé ici. »
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